1re lecture : Sagesse 3, 1-9
Psaume 142 |
1. Aujourd’hui nous prenons dans notre prière en particulier les défunts de nos familles, espérant qu’ils font partie maintenant de l’immense cohorte de ceux et celles qui, avec jubilation
et enthousiasme, louent le Seigneur, et qui peuvent largement expérimenter maintenant la victoire du Seigneur sur la mort, comme nous l’avons fait hier 1er novembre.
2. Nous allons faire quelque chose d’important : égrener un à un les noms des défunts de l’année, en commençant par novembre 2022 et terminant par octobre 2023.
Égrener les noms, dans le silence, c’est signifier que même si leur corps de chair, terrestre, est mort, dans notre mémoire, dans notre cœur, ils restent bien présents. C’est signifier que dans l’au-delà, ils sont toujours vivants. Tant d’années où ils ont été avec nous, et tout d’un coup, ils ne signifieraient rien pour nous parce qu’ils sont partis ? C’est impossible. Les appeler un par un, c’est leur dire encore, au-delà de la mort, combien ils ont compté pour nous, combien ils comptent encore pour nous. C’est leur dire dans le fond du cœur, mieux aujourd’hui qu’hier, car il n’y a plus la barrière psychologique du corps ou du langage, tout ce qu’on n’a pas osé leur dire de leur vivant.
3. Ils sont vivants dans notre mémoire, mais vivants aussi pour Dieu. Nous pouvons alors évoquer la 1ère lecture : Les âmes des justes sont dans la main de Dieu ; aucun tourment n’a de prise sur eux (…) A l’évocation de nos défunts, bien sûr, le chagrin nous envahit, la nostalgie de bons moments passés ensemble, le regret de ne pas avoir pu ou su échanger davantage avec eux, …, mais c’est l’espérance qui doit d’abord l’emporter : Comme l’or au creuset, il les a éprouvés ; comme une offrande parfaite, il les accueille (…) Pour ses amis, grâce et miséricorde.
L’amour du Seigneur et sa miséricorde pour nos défunts est le roc sur lequel nous nous appuyons fermement ce soir.
4. A l’évocation du nom, comme on le rappellera tout à l’heure, une personne (mais cela peut être deux bien sûr !) se lèvera et se verra remettre une petite veilleuse allumée au cierge pascal (qui sera ensuite déposée avec les autres veilleuses). Cette veilleuse, c’est le signe du lien fort qui nous relie à tous nos défunts ; le lien de l’affection bien sûr ; mais aussi celui de la foi et de l’espérance. La foi : nous croyons que par sa résurrection, le Seigneur Jésus a vaincu la mort et il entraîne dans sa victoire sur la mort tous les fidèles défunts ; et il nous entraînera nous-mêmes le moment venu ; l’espérance, celle de savoir que nous serons un jour, au-delà de notre propre mort, réunis un jour aux défunts de nos familles pour vivre ensemble cette liturgie extraordinaire d’action de grâce qui a été évoquée le jour de la Toussaint.
5. Lorsque Marthe apprit l’arrivée de Jésus, elle partit à sa rencontre… Que l’évocation de nos morts en ce 2 novembre nous trouve, comme Marthe, marchants. Marchants, parce que la marche est le symbole de la vie :
- marchant vers Jésus, parce qu’il est celui qui vient à notre rencontre pour nous prendre la main au milieu des vicissitudes de la vie
- marchant pour refuser tout ce qui oppose les hommes les uns aux autres, synonyme de guerre, de violence, de terreur, comme nous en sommes les témoins effarés en ce moment.
- marchant pour témoigner que le message de paix, d’amour, de respect les uns pour les autres qu’il est venu apporter est le seul qui vaille.
- marchant pour demander enfin au Seigneur qu’il prenne en pitié nos défunts, et qu’il leur ouvre les portes du ciel où les attendent les saints honorés hier ; et où ils pourront avec Marie la mère de Dieu, et tous les élus veiller sur nous et notre monde en désarroi. Amen.
P. Loïc Gicquel des Touches