1re lecture : Genèse 12, 1-4a Psaume 32 2e lecture : Timothée 1, 8b-10 Évangile : Matthieu 17, 1-9 |
1. J’aime beaucoup ces débuts de carême chaque année.
- Invitation à partir
- Invitation à lâcher son confort, synonyme d’égoïsme, de renfermement, de repli sur soi.
C’est tellement l’inverse du christianisme, de notre foi chrétienne qui nous invite au contraire à larguer les amarres, à quitter, à partir, à gagner la haute mer.
A ne pas nous contenter d’une vie rangée, aseptisée, fade et triste. A quitter nos fonds de vallée tristes et encombrés.
2. A faire comme Abraham. Va, quitte ton pays, ta parenté et va vers le pays que je t’indiquerai.
C’est la foi, la confiance, signer un chèque en blanc au Seigneur : nous ne savons pas de quoi demain sera fait.
Mais Loth partit avec lui : il ne part pas tout seul. Arrachement (quitte ton pays), mais aussi communion.
3. Ce chemin, qui, à cause du carême, nous paraît souvent ardu et difficile, à cause des épreuves de cette vie ; elles sont dues à nous-mêmes, nos difficultés à assumer notre vie, et aux autres – les conflits, les rejets… ce chemin passe aujourd’hui par la transfiguration.
4. Nous avons la chance à Alençon d’avoir la Butte Chaumont. Quand on vient de Damigny et qu’on va vers Cuissai, la Butte Chaumont nous apparaît exactement comme le mont Thabor, tout près de Nazareth. Pour moi, toujours une émotion forte !
5. C’est quoi la Transfiguration (fêtée le 6 août, cf. le porche de la basilique), sinon de nous rappeler qu’en nous aussi, il y a cette gloire immense, cette blancheur éclatante, nous qui avons été créés à l’image et à la ressemblance de Dieu ? Mais cela est bien souvent caché…
6. Écoutons saint Paul, en deuxième lecture : « Dieu nous a appelés à une vocation sainte, c’est-à-dire : l’homme, chacun et chacune d’entre nous, est conçu pour une beauté et une dignité immenses. Or dit encore saint Paul : Cette grâce nous avait été donnée dans le Christ Jésus avant tous les siècles, et maintenant elle est devenue visible… Ce qui brille sur le visage transfiguré de Jésus, c’est la beauté cachée qui est le fond, le socle du mystère de tout homme. Pauvres que nous sommes, capables de tellement de grandeur et de si tristes laideurs ; au fond de nous, une beauté nous attend depuis les origines ; c’est le visage du Christ, rayonnant et simple à la fois, parfois sévère et si souvent amical…
7. Le Fils avance vers sa Passion, mais le Père est là, dans tout son amour de Père, dans toute son admiration de Père : Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui je trouve ma joie. Écoutez-le ! Cette joie donnée, cette joie reçue transfigurent l’un et l’autre. Regardons cette joie donnée entre les trois personnes de la Trinité et demandons au Seigneur cette même grâce pour nous qui sommes en route aussi vers Pâques. Amen.
P. Loïc Gicquel des Touches